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mercredi 11 avril 2012

Le discours politique

La hyène, la puce, la loutre, le blaireau
Dans la même pièce jouaient leur numéro :
La hyène désirait renvoyer tous ceux qui, 
Au contraire d’elle, naquirent loin d’ici ;
La puce quant à elle voulait conforter 
Ceux de tous les bestiaux qui étaient les mieux nés ;
La loutre visait à mener un changement, 
Ce changement, elle l’espérait maintenant ;
Et le blaireau revendiquait l’égalité
Entre les animaux, moins de rivalités.
Quand l’idée d’un second trône la titillait,
La puce nerveuse proposait une idée.
La loutre, farceuse, s’en saisissait déjà
Et en usait afin de s’en moquer, deux fois :
Pour sa première attaque elle disait : « Impossible,
Cette suggestion me paraît bien horrible ».
Sa seconde critique disait toujours : « Moi,
Écoutez ce que je dis : c’est mieux, ma foi ».
Ce à quoi répondait une hyène enragée,
D’un ton presque caricatural, elle niait
Tout en bloc, et affirmait que la loutre était
Au service des bêtes les plus fortunées.
Cette réponse déclenchait chez le blaireau
Un élan de révolte, et lui vinrent des mots
Plutôt cinglants : il formula un long discours,
Si long qu’il endormit presque toute la cour.
Enfin, la puce, qui se sentait oubliée :
Tous ses adversaires avaient déjà parlé,
L’éclipsée du front de la scène revenait,
Soit contre un des trois autres, soit avec une idée,
Ainsi entretenant un cycle d’éternels
Conflits, moins physiques que verbaux, perpétuels.
Le jour du vote arriva, et les animaux
Étaient indécis, submergés par tant de mots,
Ils ne purent choisir parmi ces quatre-là,
Et ce fut une tortue qui passait par là
Qu’ils élurent comme leur nouveau président.
Les quatre autres, au lieu de prendre leurs bidents,
En tirèrent des conclusions : « Il ne faut pas
Se quereller autant, pour un tel résultat,
Mais plutôt travailler ensemble, pour un succès,
Et ainsi éviter un nouvel insuccès ».




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