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lundi 23 juillet 2012

concernant la réflexion...!


La réflexion me semble un des éléments les plus constructeurs d’un individu. Or, de nos jours, cette réflexion est progressivement abandonnée aux profit d'activités plaisantes mais dangereuses à mes yeux…! 

De nos jour, ne rien faire et réfléchir sont mis dans le même sac. Réfléchir pour réfléchir (je songe à des questions existentielles, qui forgent véritablement, selon moi, la pensée critique de l’individu) devient « perdre son temps ». 

Autrefois les moments où l’on pouvait se permettre de se poser des questions sur l’origine du monde, de l’homme, le sens du beau, l’existence hypothétique de réalités parallèles, etc… étaient fort rares pour les gens de peu, qui passaient le plus clair de leur temps à travailler ou dormir.
 Ainsi, la réflexion, laissée aux seuls riches, oisifs, permettaient à ces derniers de comprendre le monde et la société et de mieux la contrôler. Les masses, illettrées, abruties de travail et des prêches des gens d’église sont longtemps restées dans l’obscurantisme  que l'on connait, subissant la tyrannie de l’aristocratie et de l’église.

 Les lumières sont dus  à des gens qui réfléchissaient, et, qui étaient pour beaucoup de riches oisifs idéalistes, à qui les masses doivent beaucoup dans leur émancipation. C’est bien par l’éducation des masses qu’a été rendue possible la révolution française, consécutive aux lumières. C’est donc la réflexion qui a permis le changement social.
Mais encore une fois, je trouve que de nos jours la réflexion est délaissée. L’homme du peuple dispose des 35h00 par semaine, des congés payés, et de tout le temps libre que cela laisse. On pourrait penser que, fort de ce temps libre, la réflexion allait gagner du terrain et que cela conduirait de facto à une amélioration sociale progressive…Si cela a effectivement été le cas durant de nombreuses décennies, les quelques années qui précèdent ces mots et probablement celles qui vont suivre, ne correspondent pas à ce modèle de progrès…
D’une part, comme dit ci-dessus, la réflexion se retrouve délaissée car apparentée à du temps perdu, il est vrai que dans le monde consumériste dans lequel nous vivons, l’heure n’est pas à la réflexion mais à l’acquisition. « Le temps, c’est de l’argent » résume bien cet état des choses. Pourquoi perdre son temps à se poser des questions, qui, de toutes façons, n’ont et n’auront peut-être aucune réponse ? Pourquoi perdre son temps à s’interroger, à lire, à argumenter, sur des concepts qui ont déjà été maintes fois observés, disséqués, critiqués, revus, corrigés et reformulés. Pourquoi perdre son temps, son argent, à faire quelque chose d’aussi improductif matériellement que l’est la réflexion philosophique, ontologique, et métaphysique… ?

 Observer les étoiles pour comprendre l’Univers, d’accord, ça permettra éventuellement de trouver d’autres planètes à exploiter, d’autres marchés à découvrir…! Analyser la nature, d’accord, ça permet de découvrir un monde insoupçonné de produits, qui, en se dérivant, inonderont ces mêmes marchés…! Etudier le fonctionnement de l’économie et de la politique, d’accord, ça permet de contrôler, de prévoir, de profiter, d’assujettir, de faire du fric… ! Mais apprendre à se connaitre, faire fonctionner la machine cérébrale gratuitement, et, pire, sans autre but que la compréhension pure et simple, désintéressée, sans forcément présence d’un bénéfice au bout, sans autre but que l’entretient de l’esprit, le développement de l’intellect et la préservation de la capacité de jugement. Tout cela est complètement incompréhensible pour la société consumériste qui ne jure que par l’acquisition, et  la consommation.

Mais les valeurs morales véhiculées par la société capitaliste ne sont pas les seuls motifs de la baisse de la durée consacrée à la réflexion (pas directement du moins). En cause, les nombreux produits ludiques qui fleurissent depuis quelques décennies. Je parle du walkman, puis du mp3, puis de l’iPod, qui permettent, durant le temps que l’on pouvait auparavant consacrer à la réflexion, de combler des minutes, voire des heures qui nous paraissent ennuyantes au possible à écouter…ce qui empêche dans le même temps de réfléchir...
 La télévision, l’ordinateur, les tablettes tactiles, sont autant de produits qui nous prennent du temps. Lâchez l’objet en question et vous avez l’impression de perdre votre temps, de rater votre vie. Cela est dû au sentiment de dépendance de ces objets qui procurent des stimuli plaisants, distrayants, qui occupent…comparé à cela, vous avez de longs moments de raisonnement, de cogitation, de méditation…qui sont difficiles, laborieux, le cheminement de la pensée étant ardu, la distraction est constamment dans les pieds du penseur, l’esprit, parfois, trop abruti, se voit contraint de se faire répéter 20 fois la même phrase pour la comprendre… Réfléchir demande donc du temps, de la patience et de la détermination.

La facilité conduit évidemment, lors d’un voyage en train, à mettre les écouteurs et à se laisser aller, plutôt que de regarder le paysage en se demandant si ce n’est pas le paysage qui bouge et le train qui est statique, si la vache que l’on voit brouter à une conscience, si je connais ce qu’est la conscience, si cette conscience obéit à une morale, si mon libre-arbitre n’est pas, par conséquent, influencé par cette morale, si cette morale touche aussi mon inconscient, etc… 

Je vois donc une similitude entre un passé où  la réflexion débordé par le travail ne parvenait pas au masse et un présent, voir un avenir, où la réflexion est dévalorisée, au profit de l’occupation et ne parvient presque plus aux masses. Je ne prétends pas qu’il s’agisse d’un complot organisé par les grandes firmes multinationales et les politiques, pressés de dominer la planète, mais il est de plus en plus évident à mes yeux, que la réflexion, après avoir été donnée au peuple, lui est présentée comme un moindre intérêt, et que, le peuple se dirige vers la régression de cette réflexion… !

Or, réfléchir sur les questions existentielles, ontologiques, métaphysiques, et autres, me parait d’une importance capitale. C’est en réfléchissant que l’on se rend compte de l’irrationalité de la religion, de la puérilité de la xénophobie,  et de tant d’autre choses encore qui nous permettent de ne pas croire les obscurantistes, les démagogues et les dictateurs, de se forger une opinion personnelle et non issue de l’opinion d’un guide, d’un maitre, ou même d’un père, de trouver sa place dans l’Univers, dans le cosmos, de trouver un équilibre avec la nature, de se connaitre, de se trouver véritablement et de savoir ainsi, qui l’on est, ce que l'on veut faire, ou devenir, et ce que l’on est prêt à faire pour y parvenir… !

Vous constatez la même chose  que moi ? Non ?!! Bon…Ayez au moins l’indulgence de méditer ce que j’ai écrit alors...!!!
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